Plus on veut se rapprocher du Seigneur et plus on souffre de ne pas suffisamment aimer et de nos péchés qui brisent la communion.

Le sacrement de réconciliation et de miséricorde est proposé aux enfants, aux jeunes et aux adultes, à travers la confession personnelle auprès d’un prêtre, notamment au cours des temps forts que sont l’Avent (avant Noël) et le Carême (avant Pâques). Des célébrations communautaires sont alors annoncées.

Me confesser ? Le pourquoi du comment… 

Des horaires de confession sont annoncés sur ce site. Mais il est toujours possible, à tout moment, de convenir d’un rendez-vous pour ce sacrement ou pour un échange avec le prêtre qui se tient à votre disposition.

Confession possible en français ou en langues étrangères :

  • Père Wojtek (Polonais, Français, anglais) wwwojtek126@gmail.com ou 07 52 03 98 19
  • Père Laurent (Français, italien) p.laurent.roudil@belley-ars.fr
  • Père Didier (Français) peredidiergaud01@gmail.com ou 06 82 26 24 66

Surmonter mes réticences et mes objections 

– Pourquoi devoir rencontrer personnellement un prêtre ? 

Le sacrement du pardon (ou « de la réconciliation », ou « de la miséricorde », ou « de pénitence »), comme tous les sept sacrements, est un « signe sacré » (geste + parole) institué par Jésus Lui-même et confié aux ministres de son Eglise. Jésus confie à Simon-Pierre la mission de lier et de délier (Mt 16,19) et, aussitôt après sa résurrection, le soir même de Pâques, Il communique à ses apôtres le pouvoir de remettre les péchés (Jn 20,23) : « Tout homme à qui vous remettrez ses péchés… » : un singulier qui indique le caractère intimement personnel de la démarche.
 

– Quelle était la pratique de l’Eglise dans les premiers siècles ? 

La pratique de la réconciliation dans l’Eglise primitive était très exigeante. Les péchés qui affaiblissaient la foi ou qui blessaient l’unité de la communauté devaient être publiquement avoués et repentis, pour que la réconciliation puisse être donnée. L’apôtre Jacques écrit : « Confessez vos péchés les uns devant les autres » (Jc 5,16). Au fond, la confession individuelle et secrète est un geste de miséricorde de l’Eglise qui veut manifester la générosité du pardon de Dieu ! 

– Jésus connaît déjà mes péchés… Pourquoi dois-je les confesser ?

Oui, mais (comme dans l’Evangile) Jésus a besoin de voir la démarche de foi et de confiance du pécheur pour lui annoncer le pardon. C’est justement parce que Jésus me connaît (« Il sait ce qu’il y a dans l’homme » Jn 2,25) qu’il sait combien j’ai besoin de me confier (confession = confiance, confidence), de m’épancher, de me laisser guider aussi. Et mieux vaut le faire avec un confesseur mandaté et consacré par l’Eglise qu’avec des voyants charlatans ou lors de « confessions intimes » livrées en pâture à des millions de téléspectateurs ! Dans ces confessions-là, on le sait bien, il n’y a pas d’absolutionet on ne trouve pas la paix.

On a dit de la confession que c’était le plus humain des sacrements : parce qu’il répond à ce besoin essentiel de pouvoir se confier au niveau le plus profond.

– Mais je peux me confesser directement à Dieu…

Oui, et il est même bon de le faire chaque soir en révisant sa journée. De même que je peux communier à son amour chaque fois que je prie personnellement. Mais il y a dans le sacrement (la communion, la confession) une force, une efficience et une certitude de la grâce du Christ que je reçois par son Eglise. Ce pardon, j’ai besoin de le célébrer, et l’Eglise veut le célébrer avec moi. Mon péché personnel blesse le corps entier de l’Eglise et j’ai besoin de l’Eglise pour redevenir un membre vivant, et non un poids mort, du Corps du Christ.

Et puis, cela fait du bien de s’entendre dire – et le plus régulièrement possible, à quelques temps forts de l’année liturgique, et chaque fois que j’en ai besoin – : « N., vos péchés, tous vos péchés sont pardonnés ! Allez bien dans la paix ! ». 

– Est-ce que l’Eglise ne cultive pas un peu la culpabilité ? 

C’est tout le contraire qui est vrai. Tous les psychologues vous le diront : l’homme a un besoin vital de vider son sac, de décharger sa faute. La culpabilité provient d’un pardon qui n’a été ni demandé ni accordé, ou qui n‘a pas été reçu.

Le psaume 31 exprime bien cette vérité profonde sur l’homme :

« Heureux l’homme dont la faute est enlevée et le péché remis !

Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense.

Aussi longtemps que je ruminais, je me rongeais et je déprimais.

Mais je T’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts.

Alors j’ai dit : « Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mes péchés ».

Et Toi, Tu as enlevé l’offense de ma faute.

Tu es un refuge pour moi, mon abri dans la détresse.

De chants de délivrance, Tu m’as entouré ! »

La culpabilité ne vient pas de Dieu, mais de l’adversaire : c’est lui qui est appelé l’accusateur, parce qu’il passe son temps (« jour et nuit » ! nous dit l’Apocalypse 12,10) à charger notre casier judiciaire pour nous faire douter de la bonté de Dieu. Non, l’Eglise ne cultive pas la culpabilité, elle en délivre. Mais elle cultive la responsabilité : aujourd’hui où personne n’est responsable et où on est toujours prêt à montrer du doigt la société, l’Etat, les structures, les conditionnements, les pulsions, les autres…, le sacrement du pardon nous invite à nous frapper la poitrine, pour nous examiner personnellement et pour vivre en hommes responsables. « Soyez des hommes de conscience », disait Jean-Paul II. Et il disait aussi : « Pour que changent les choses, il faut que changent les coeurs ».

– Je confesse toujours les mêmes fautes…

Je suis toujours le même, on ne me changera pas… Un rabbin expliquait : Nous sommes reliés à Dieu comme par un cordon ombilical. Nos péchés brisent ce lien d’amour, mais Dieu, par son pardon, rétablit le lien en renouant les deux bouts. Et ainsi, de péché confessé en péché pardonné, Dieu me rapproche de Lui par un lien toujours plus étroit…

De confession en confession, Dieu mon Père, dans son infinie patience, m’accueille tel que je suis, avec mes lourdeurs, avec mes lenteurs. (Il m’aidera à exercer cette même patience envers ceux qui m’impatientent et qui m’exaspèrent!) Il me prend en main et me façonne. Il affine ma conscience et fait grandir mon amour, en me gardant aussi bien du scrupule que du laxisme. Il me taille comme fait le vigneron pour sa vigne (Jn 15,2). Par son Esprit, Il me façonne à l’image de son Fils. Et c’est pourquoi il est important de ne pas trop espacer les confessions : pour permettre au Seigneur de continuer son ouvrage, sans avoir tout à reprendre… Moins on se confesse, et plus c’est difficile de se confesser (C‘est comme le ménage : plus on attend et plus c‘est difficile de s‘y mettre !). Moins on se confesse, et moins on progresse dans la vie spirituelle. Plus on avance dans l’amour de Dieu et des autres, et plus on souffre ne pas assez aimer. La petite Thérèse se confessait chaque semaine, elle qui confie à la fin de sa courte vie qu’elle n’a pas passé trois minutes sans penser à Dieu. Le pape Jean-Paul II lui aussi se confessait chaque semaine. Quelle leçon pour nous autres ! 

– Le prêtre aussi est pécheur…

Hélas, il ne le sait que trop… C’est pourquoi aussi il pourra m’accueillir avec confiance et compréhension. Le prêtre prie pour le pénitent qu’il accueille et celui-ci ne doit pas oublier de prier pour ce frère prêtre. Mais le prêtre n’est qu’un ministre, un serviteur, un porte-parole. « Ne regarde pas la faiblesse de l’homme, mais considère Celui qu’il représente » (dit un père de l’Eglise). L’évêque de Fribourg, Mgr Bernard Genoud, a une belle image : Au plus fort de la guerre, peu importe si l’armistice est annoncée sur les ondes à travers un transistor grésillant et non pas au moyen d’une chaîne hi-fi : le message est bien reçu : la paix est signée !

Le prêtre est un homme, mais c’est un ministre des trésors que le Christ a confiés à son Eglise. Son expérience de confesseur, assisté de l’Esprit Saint, lui donne une certaine sagesse de discernement pour m’orienter dans le combat spirituel ; et Jésus a mis ce frère prêtre sur mon chemin pour me guider sur le chemin : « Qui vous écoute M’écoute! » (Lc 10,16). Merci, Seigneur !

 Mais alors, les célébrations avec l’absolution collective ?…

Il y a des évêques qui les autorisent dans certaines circonstances précises et exceptionnelles (en particulier lorsque les fidèles risquent d’être longtemps privés du sacrement par manque de confesseurs, ce qui n‘est assurément pas le cas dans nos régions) et à condition qu’elles soient une étape pédagogique vers la démarche individuelle et la redécouverte du sacrement. Jésus n’a jamais donné le pardon collectivement : mais l’Evangile nous a gardé le témoignage de ces hommes et de ces femmes qu’il a rencontrés et réconciliés intimement, personnellement : Zachée, Marie-Madeleine, Pierre, la samaritaine, la femme adultère… Sur la croix, Jésus implore de son Père le pardon pour tous les hommes, Lui l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde entier. Mais ce pardon, Il ne peut le donner qu’à celui qui le demande et le reçoit, individuellement, comme le bon larron repenti (Lc 23,42-43).

– L’Eucharistie ne suffit-elle pas pour apporter le pardon des péchés ?

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous donne la réponse et l’éclairage :

CEC 1389

« L’Eglise fait obligation aux fidèles de participer les dimanches et les jours de fête à la divine liturgie et de recevoir au moins une fois par an l’Eucharistie, si possible au temps Pascal, préparés par le sacrement de la Réconciliation. (Mais l’Eglise recommande vivement aux fidèles de recevoir la sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore, même tous les jours.)

CEC 1393

La communion nous sépare du péché. Le Corps du Christ que nous recevons dans la communion est « livré pour nous ». C’est pourquoi l’Eucharistie ne peut pas nous unir au Christ sans nous purifier en même temps des péchés commis et nous préserver des péchés futurs.

« Je dois toujours Le recevoir, pour que toujours Il remette mes péchés. Moi qui pèche toujours, je dois avoir toujours un remède » (St-Ambroise).

CEC 1394

Comme la nourriture corporelle sert à restaurer la perte des forces, l’Eucharistie fortifie la charité qui, dans la vie quotidienne, tend à s’affaiblir ; et cette charité vivifiée efface les péchés véniels. En se donnant à nous, le Christ ravive notre amour et nous rend capables de rompre les attachements désordonnés aux créatures et de nous enraciner en Lui. « Ayant reçu le don de l’amour, mourons au péché et vivons pour Dieu » (St-Fulgence de Ruspe).

CEC 1395

Par la même charité qu’elle allume en nous, l’Eucharistie nous préserve des péchés mortels futurs. Plus nous participons à la vie du Christ et plus nous progressons dans son amitié, plus il nous est difficile de rompre avec Lui par le péché mortel. L’Eucharistie n’est pas ordonnée au pardon des péchés graves : ceci est propre au sacrement de la Réconciliation. Le propre de l’Eucharistie est d’être le sacrement de ceux qui sont dans la pleine communion de l’Eglise.

CEC 1415

Celui qui veut recevoir le Christ dans la communion eucharistique doit se trouver en état de grâce. Si quelqu’un a conscience d’avoir péché mortellement, il ne doit pas accéder à l’Eucharistie sans avoir reçu préalablement l’absolution dans le sacrement de Pénitence. »

Deux petites paraboles : Quand vous recevez un beau bouquet de fleurs fraîches, vous n’allez pas les mettre dans de l’eau sale : Vous purifiez l’eau du vase pour que vos fleurs puissent y vivre longtemps. Et vous aurez beau faire le plein de super, si vous négligez l’entretien régulier du moteur, vous n’irez pas loin…

La confession conduit à la communion et la communion conduit à la confession. C’est ainsi que les deux sacrements du Pardon et de l’Eucharistie doivent aller de paire, « comme deux jambes pour progresser », disait Jean-Paul II. Autrefois, on ne pouvait pas aller communier sans se confesser : un excès qui conduisait à la raréfaction de la communion. Puis on est passé insensiblement d’un extrême à l’autre : aujourd’hui, la désaffection de la confession risque d’entraîner la banalisation de la communion.

Mais on ne voudrait pas revenir 30 ans en arrière, où la confession a souvent souffert d’une pratique routinière et superficielle. Et depuis quelques années, on constate un peu partout un renouveau, un nouveau désir et une redécouverte de ce beau sacrement. Encore faut-il l’aborder avec la simplicité et la confiance de l’enfant prodigue, avec l’humilité et la contrition du publicain.

– Péchés véniels, péchés mortels… Casuistique de jésuites ?

CEC 1854

« Il convient d’apprécier les péchés selon leur gravité. Déjà perceptible dans l’Ecriture, la distinction entre péché mortel et péché véniel s’est imposée dans la tradition de l’Eglise. L’expérience des hommes la corrobore.

CEC 1855

Le péché mortel détruit la charité dans le cœur de l’homme par une infraction grave à la Loi de Dieu ; il détourne l’homme de Dieu.

Le péché véniel laisse subsister la charité, même s’il l’offense et la blesse.

CEC 1856

Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation.

CEC 1493

Sans être en soi nécessaire la confession des fautes vénielles est néanmoins vivement recommandée par l’Eglise. »

Plus on progresse dans l’amour, et plus c’est grave et plus on souffre de ne pas assez aimer… S’habituer aux péchés véniels, c’est s’installer dans la médiocrité, cette tiédeur que Dieu vomit de sa bouche (Ap 3,16) et qui peut devenir un terreau pour les péchés mortels. Un simple petit fil attaché à sa patte, aussi bien qu’une grosse ficelle, peut empêcher l’oiseau de prendre son envol. Jésus nous invite à la fidélité même dans les petites choses (Mt 25,21), les moindres commandements (Mt 5,19), et à imiter la perfection et la sainteté de notre Père (Mt 5,48). Le sacrement peut grandement nous y aider, ce sacrement qui fait les saints !

– Confession individuelle… ou individualiste ?

Non, la confession individuelle n’a rien d’individualiste (pas plus que mon péché n‘est une affaire purement privée) : elle me rétablit dans la communion avec Dieu et avec l’Eglise. Cette démarche très personnelle peut être aussi une démarche très missionnaire : je demande le pardon pour moi mais aussi pour mes frères (non pas en allant confesser leurs péchés ! mais en imitant Jésus, Lui, innocent, qui implore le pardon pour les coupables ; Lui qui m’invite à faire le premier pas, même si c’est mon frère qui a « quelque chose contre moi » Mt 5,23).

« Dieu a besoin de ton cœur pour passer dans le cœur des autres ».

Les bonnes mauvaises excuses qui sont les alibis du démon

Au fond, toutes ces réticences, ces objections, est-ce que ce ne sont pas autant d’alibis que l’adversaire cherche à exploiter pour nous détourner de la miséricorde ? Et le diable a deux armes terribles pour cela, pour briser en nous la confiance : le découragement et l’orgueil. Le découragement et l’orgueil sont les deux facettes du même péché : le repli sur soi, mon autonomie et mon auto-suffisance.

C’est le propre du pécheur de ne pas vouloir reconnaître son péché ; mais c’est le propre du pécheur d’aspirer à la guérison, à la libération. C’est comme les soins prodigués à un blessé : ça fait mal, là où ça fait du bien…

« Le cœur de l’homme est compliqué et malade, qui pourra le guérir ? » demande le prophète. Qui, sinon Toi, Seigneur, Toi « qui sondes les reins et les coeurs » (Jr 17,9-10).

Si notre société est malade, malade de l’individualisme et de la corruption, s’il y a tant de duretés, de divisions, de ressentiments dans la vie familiale, dans le monde du travail, s’il y a tant de stress et de déprime, s’il y a si peu de pardons et de réconciliations, n’en doutons pas, c’est sûrement parce qu’on ne vient pas assez puiser à la source du pardon, de la paix et de la miséricorde.

« Venez puiser avec joie à la source vive du salut », annonçait Isaïe (12,3). Cette source qui a jailli du Cœur ouvert de Jésus, et qui est inépuisable : « Tu seras plus vite lassé de ton péché que Dieu sera lassé de te pardonner » (Blaise Pascal).

« Laissons-nous réconcilier avec Dieu dans le Christ » (2 Co 5,20).

Arrêtons de nous regarder nous-mêmes, de nous sous-estimer ou de nous surestimer, pour contempler l’amour du Père, et pour nous laisser regarderdans la lumière de son amour :« N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, car il T’aime! »

Venons avec confiance confesser nos péchés, et surtout confesser sa Miséricorde. Ne faisons pas languir le Père qui attend et qui court au-devant de son enfant pour lui faire la fête : « Grande joie dans le ciel pour un seul qui revient vers Dieu » (Lc 15,10).

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